Cohabitation Légale En Belgique
PRENDRE RENDEZ-VOUS
Les questions de cohabitation légale relatives au droit de séjour relèvent du droit des étrangers et non du droit familial. Il ne s’agit pas d’une matière traitée par Me Céline Moreau.
Alternative au mariage pour les personnes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas passer par cette institution, la cohabitation légale est un statut permettant à deux personnes de vivre ensemble aux yeux de la loi. Voici toutes les informations à connaître si vous souhaitez demander ce statut en Belgique.
La cohabitation légale en Belgique est un statut assez particulier. Il permet à deux personnes qui ne sont pas mariées d’avoir les mêmes droits (à quelques différences près) que les couples mariés aux yeux de la commune et de la justice.
Ce statut novateur permet aux personnes qui ne correspondent pas au schéma de la famille classique d’être reconnues légalement et de pouvoir assurer la succession de leurs biens. Un cohabitant légal peut être un ami, un cousin, un parent ou un partenaire amoureux.
Destinée tant aux couples hétérosexuels qu’homosexuels, la cohabitation légale en Belgique est également ouverte à des membres d’une même famille ou à des individus n’ayant pas de relations à caractère sexuel. Pour signer la déclaration de cohabitation légale en Belgique, il suffit d’avoir la capacité juridique de contracter, de ne pas être marié et de ne pas déjà cohabiter avec une autre personne.
Après avoir indiqué la date du jour, ce document doit préciser les noms, prénoms, lieux et dates de naissance des deux protagonistes, ainsi que leur adresse postale, mentionner leur volonté à cohabiter, indiquer qu’ils ont bien pris connaissance des articles 1475 à 1479 au Code Civil, et, le cas échéant, écrire la référence à la convention de cohabitation légale en Belgique réalisée devant un notaire. À ce stade, les deux parties n’ont plus qu’à signer la déclaration avant de la remettre à l’officier de l’état civil.
Les cohabitants légaux peuvent élaborer une convention pour officialiser les modalités de leur vie commune. Ce contrat n’est toutefois pas obligatoire.
Le contrat de cohabitation légale organise la vie du couple de manière officielle. Il reprend plusieurs principes :
Tout comme les personnes mariées, les cohabitants légaux sont liés par la loi et ont des droits et des devoirs l’un envers l’autre.
Le cohabitant légal a le devoir de protection du logement familial. Cela signifie qu’il ne peut pas vendre, donner, hypothéquer ou mettre en location le logement ou ses meubles sans l’accord de son cohabitant légal.
Cependant, si ce dernier oppose un refus non justifié, le juge pourra tout de même le forcer à accepter les demandes de son cohabitant.
Notez que cette obligation de protection du domicile familial ne porte que sur les cohabitants légaux qui ont fait leur déclaration de cohabitation dans la commune où se trouve leur domicile commun.
En cas de désaccord profond entre les cohabitants rendant toute entente impossible, le tribunal de la famille a le droit de prendre toutes les mesures qu’il juge nécessaires. Par exemple, il peut décider qu’un des deux cohabitants habitera dans le logement commun, même s’il n’est pas le propriétaire du logement.
Les mesures prises par le tribunal de la famille au sujet du domicile commun sont toujours temporaires : elles ne sont valables que sur une période définie par le juge.
Le cohabitant légal a aussi l’obligation de participer aux charges du ménage, y compris les enfants et les charges immobilières. Cela est valable même si la propriété n’appartient qu’à un seul des cohabitants ou si le ou les enfants sont issus d’une autre union. Cette participation doit être évaluée en fonction des possibilités de chacun des cohabitants.
Une autre des obligations qui découlent de la cohabitation légale en Belgique est celle de la solidarité des dettes. Cela concerne les dettes relatives au ménage (enfants, logement…) excepté celles qui dépassent largement les moyens des cohabitants.
La procédure de séparation pour une cohabitation légale en Belgique est bien plus simple que pour un contrat de mariage.
Il existe trois façons de terminer un contrat de cohabitation légale :
La séparation de deux cohabitants légaux est donc bien plus facile à gérer que dans le cas du mariage, où les époux doivent passer par une procédure de divorce.
Comme pour les couples mariés, les cohabitants légaux peuvent séparer leurs biens de différentes manières.
Par défaut, on présume que chaque cohabitant est propriétaire des biens dont il peut prouver qu’ils lui appartiennent, des revenus des biens qui lui appartiennent ainsi que de ses revenus professionnels.
Les biens qui ne peuvent être rattachés à aucun des cohabitants seront considérés comme appartenant aux deux en indivision.
S’ils le souhaitent, les cohabitants peuvent également séparer leurs biens via une convention établie par le notaire. Ceci n’est cependant pas une obligation.
Le statut de cohabitation légale est ouvert aux étrangers aussi bien qu’aux Belges. Ainsi, un étranger sans papiers peut signer un contrat de cohabitation légale avec son cohabitant auprès de la commune où se situe leur logement.
La cohabitation légale en Belgique est l’une des options pour les personnes sans papiers qui souhaitent obtenir un visa, tout comme le mariage. Tout comme dans le cas du mariage, les cohabitations légales de complaisance sont interdites : si l’officier de l’État civil a un doute sur l’honnêteté des futurs cohabitants, il peut notamment les interroger dans des pièces séparées, demander à un agent de quartier de faire une enquête pour vérifier la réalité de la cohabitation, et annuler la cohabitation légale s’il estime que les circonstances étaient opportunistes.
La cohabitation légale de complaisance en Belgique est punie par la loi et des sanctions pénales peuvent être imposées, ainsi qu’une obligation de quitter le territoire sous les 30 jours pour la personne de nationalité étrangère.
Pour pouvoir venir enregistrer une cohabitation légale en Belgique, la personne de nationalité étrangère doit d’abord obtenir un visa pour avoir l’autorisation de se rendre sur le territoire. Pour cela, elle doit prendre rendez-vous auprès de l’ambassade ou du consulat belge compétent pour le lieu où elle réside et faire une demande de visa pour cohabitation. Le dossier sera envoyé à l’Office des étrangers du SPF Intérieur en Belgique, qui approuvera ou refusera la demande de visa. Après obtention du visa, la personne étrangère pourra séjourner 3 mois en Belgique, au cours desquels la déclaration de cohabitation doit avoir lieu.
Les documents à fournir sont les suivants :
Une fois que le cohabitant de nationalité étrangère est arrivé sur le territoire belge et que la cohabitation a été déclarée, il peut enclencher une procédure de demande de visa pour regroupement familial. Cela permet alors au cohabitant étranger d’obtenir un permis de séjour de longue durée afin de résider en Belgique avec son cohabitant. En suivant la procédure, il pourra après plusieurs années entamer les démarches pour obtenir un permis de séjour permanent.
Quand l’un des cohabitants ou futurs cohabitants est de nationalité étrangère, la cohabitation légale en Belgique fait partie du domaine du droit des étrangers. Cela n’est donc pas pratiqué par un avocat de la famille comme Céline Moreau, mais par un spécialiste des questions liées à l’immigration.
Jusqu’en 2007, le cohabitant légal n’avait aucun droit sur les biens de son partenaire en cas de décès. Cependant, cette situation pouvait s’avérer très injuste envers le cohabitant qui se retrouvait parfois à la rue après de longues années de cohabitation. À l’époque, la seule possibilité pour un cohabitant de léguer une partie de ses biens à son partenaire était de le citer dans son testament. Aujourd’hui, la loi détermine par défaut que le cohabitant légal est l’usufruitier du logement familial et des biens qui s’y trouvent lorsque son partenaire décède.
La notion d’usufruit signifie que le cohabitant peut utiliser les biens de son partenaire décédé et que les héritiers n’ont pas le droit de les vendre ou d’expulser le cohabitant du logement.
Le droit d’usufruit se limite cependant à l’occupation des lieux et non pas à la propriété. Si vous désirez léguer des biens à votre cohabitant, il faudra donc passer par l’établissement d’un testament.
Ce droit d’usufruit concerne uniquement le logement des cohabitants et les biens qui s’y trouvent. Les autres biens du défunt reviendront automatiquement aux héritiers (ou, à défaut d’héritiers, à l’État).
En établissant un testament, le cohabitant peut étendre la notion de l’usufruit envers son partenaire en lui léguant une partie de ses biens ou en le rendant usufruitier d’autres biens que son logement.
Le testament peut aussi servir à limiter cette notion : si les cohabitants légaux sont séparés dans les faits mais n’ont pas annulé le contrat de cohabitation auprès de la commune, seul un testament pourra annuler l’usufruit dans le cas du décès d’un des cohabitants.
Comme lors d’un contrat de mariage, la personne bénéficiant de l’usufruit de son cohabitant décédé peut décider de le convertir en une somme d’argent (les héritiers peuvent lui racheter son usufruit, par exemple). Cela n’est possible qu’avec l’accord de l’usufruitier.
Comme la cohabitation légale en Belgique, la cohabitation de fait peut impliquer des personnes de la même famille, des amis ou un couple. Les deux cohabitants de fait partagent le même toit, mais ne font pas de démarches particulières auprès de la commune. Ils sont donc considérés comme célibataires sur le plan civil. Ils n’ont aucun devoir l’un envers l’autre, mais aussi aucun droit, ce qui rend les processus de succession et de partage des biens difficile à gérer.
Il est vrai que le mariage et la cohabitation légale en Belgique se ressemblent sur bien des aspects :
En résumé, la cohabitation légale en Belgique est un statut qui permet aux personnes qui ne rentrent pas dans le cadre du mariage de partager leurs biens et officialiser leur vie commune. La fin du contrat de cohabitation légale est aussi un processus moins contraignant qu’un divorce.
Si vous n’êtes pas dans un schéma de couple et que vous souhaitez simplement vivre avec l’un de vos grands-parents, un ami ou une personne avec qui vous partagez votre logement, la réponse est simple : la cohabitation légale est la seule possibilité.
Cependant, si vous êtes en couple, cette question est un peu plus compliquée : vaut-il mieux vous marier ou vous enregistrer en tant que cohabitants légaux ? Cette question se pose également pour les couples homosexuels, puisqu’en Belgique, deux personnes du même sexe ont le droit de se marier depuis 2003.
Pour y répondre, il faut examiner plusieurs facteurs :
Vous n’êtes pas sûr de la meilleure option pour vous ? Une consultation avec un avocat spécialisé dans la famille et le mariage pourra vous aider à y voir plus clair. Votre avocat écoutera attentivement votre situation, puis vous donnera son avis sur le plan juridique et vous conseillera dans votre choix.
Pour devenir cohabitants légaux, vous devez vous rendre auprès de votre commune et vous adresser au service population. Vous serez amené à remplir un formulaire qui reprend toutes vos informations personnelles : identité, lieu de la résidence commune, date de la déclaration, et la mention que vous avez pris connaissance des implications de la cohabitation légale en Belgique et que vous souhaitez cohabiter. Si vous avez réalisé une convention pour définir les détails de la cohabitation, cela doit aussi être mentionné. Le prix de la remise du formulaire est d’environ 15€ - 20€ selon les communes.
Ensuite, vous recevrez un accusé de réception qui confirme que vous avez bien déposé votre demande. La commune va vérifier que vous répondez tous les deux aux conditions pour devenir cohabitants légaux (aucun de vous n’est marié, vous êtes domiciliés à la même adresse…). Si tout est en ordre, l’officier de l’État civil va enregistrer votre déclaration au registre de la population. Vous êtes serez officiellement cohabitants légaux.
Notez que votre état civil reste enregistré en tant que célibataire. En effet, la cohabitation légale en Belgique ne concerne pas seulement les couples, il serait donc erroné de changer votre état civil lors d’une cohabitation légale en Belgique.
Vous souhaitez obtenir, supprimer ou modifier votre contrat de cohabitation légale en Belgique ? Vous aurez besoin d’un avocat compétent en la matière qui saura vous guider dans toutes les démarches. La cohabitation légale est un statut important qui peut grandement influencer le cours de votre vie, il vaut donc mieux s’y préparer correctement pour que tout se passe bien. Bénéficiez des conseils de l’avocat Céline Moreau pour vous accompagner sur le chemin de la cohabitation.